Le CIPP : Les Premiers Peuples à l’ère de l’innovation

Le CIPP : Un pont entre innovation, identité et réconciliation pour les premiers peuples

Fondé en 2012 à Gatineau, le Centre d’Innovation des Premiers Peuples (CIPP) s’est imposé comme un acteur incontournable dans la réconciliation entre les peuples autochtones et allochtones. Grâce à sa vision avant-gardiste, l’organisme œuvre pour un avenir où l’innovation technologique et sociale devient un catalyseur de changement pour les premiers peuples, tout en célébrant leurs racines culturelles et identitaires.

Une mission porteuse de changement

L’histoire du CIPP commence avec Céline Auclair, co-fondatrice, dont le parcours international l’a poussée à revenir au Québec pour se consacrer à une cause qui lui tenait à cœur : l’inclusion des Premiers Peuples. Aux côtés de Marco et Alexandre Bacon, elle a fondé un organisme dont la mission est d’offrir une nouvelle voie aux jeunes autochtones, particulièrement ceux confrontés au décrochage scolaire. « Ce n’est pas parce qu’ils ont du mal dans le cadre scolaire conventionnel qu’ils n’ont pas de potentiel », affirme Céline, en soulignant l’importance de croire en ces jeunes et de leur offrir des outils adaptés à leur culture et à leurs aspirations.

Ainsi est né le CIPP, un espace où l’innovation rencontre la pédagogie autochtone traditionnelle. À travers des FabLabs, des laboratoires de fabrication numérique, le CIPP propose une alternative à la scolarité traditionnelle, en permettant aux jeunes d’apprendre par l’erreur, l’observation et l’expérimentation.

L’Innovation au service de la fierté identitaire

L’un des projets phares du CIPP est le FabLab Onaki, ouvert en 2018. Ce laboratoire permet aux jeunes de se reconnecter à leur identité tout en développant des compétences technologiques dans des domaines comme l’impression 3D, les équipements laser et les outils numériques. « Nos jeunes apprennent à innover tout en étant fiers de leurs racines », explique Céline. À travers des projets concrets, comme la création d’objets utiles à leurs communautés, les participants intègrent des éléments culturels dans leurs créations, renforçant ainsi leur fierté identitaire et leur autonomie.

Cette approche novatrice s’inscrit dans une pédagogie où la culture autochtone et les technologies du 21e siècle cohabitent harmonieusement. Par exemple, dans les communautés autochtones, les aînés enseignent par observation et essais-erreurs, une méthode d’apprentissage qui s’intègre parfaitement à la dynamique des FabLabs.

La reconnaissance des compétences par badges numériques au CIPP

Le CIPP se distingue par son approche axée sur la reconnaissance des compétences plutôt que sur des diplômes traditionnels. Grâce aux badges numériques, les participants obtiennent des certifications précises qui attestent des compétences spécifiques acquises, comme la maîtrise d’une imprimante 3D. Ces badges, qui détaillent le niveau d’expertise de chaque individu, offrent une reconnaissance plus pertinente pour le marché du travail, car les employeurs peuvent ainsi évaluer directement les compétences technologiques des candidats.

Au-delà des badges, des collaborations avec des institutions comme le Cégep de l’Outaouais ont permis de transformer ces compétences en certifications collégiales, tandis que l’Université d’Ottawa a reconnu certaines compétences de niveau universitaire. Ce modèle innovant, bien que récent, devient de plus en plus pertinent dans le contexte académique et professionnel actuel, offrant une alternative plus claire et mesurable aux diplômes traditionnels.

La réconciliation par la collaboration

Pour le CIPP, la réconciliation ne se limite pas à des discussions théoriques, mais se traduit par des actions concrètes, incluant la collaboration entre communautés autochtones et allochtones. Ce travail commun, que ce soit au sein des FabLabs ou à travers des programmes de formation adaptés aux besoins spécifiques des communautés, est un levier puissant pour un avenir inclusif. « Nous pensons que la réconciliation durable doit impliquer l’ensemble des peuples », précise Céline, soulignant la diversité des origines des membres de l’équipe du CIPP, qui inclut des personnes provenant de plusieurs pays et cultures.

Un impact social reconnue

Le succès de l’approche du CIPP ne passe pas inaperçu. En 2020, l’organisme a remporté le Prix Impact Social du magazine L’Actualité, une reconnaissance bien méritée après des années d’efforts pour prouver que l’innovation et l’inclusion sont des moteurs de transformation sociale. Les taux de graduation exceptionnels, allant de 70% à 98%, témoignent de l’efficacité du modèle de FabLab autochtone. Les jeunes qui passent par ces formations n’acquièrent pas seulement des compétences technologiques, mais retrouvent également la confiance en leur potentiel.

Les distinctions, telles que le Prix Coup de cœur de Sun Life en 2020, le Prix spécial du jury lors des Prix de reconnaissance Jeunesse en littératie numérique en 2021, et le Prix dans la catégorie Innovation lors du gala Excelor 2024 soulignent la pertinence de l’approche du CIPP. Cette reconnaissance est aussi un message d’espoir pour les communautés autochtones à travers le pays : il est possible de briser les stéréotypes et de créer un avenir meilleur.

L’avenir : un modèle à répéter

Le CIPP ne compte pas s’arrêter là. Dans les prochaines années, l’organisme prévoit d’élargir ses formations en les adaptant spécifiquement aux secteurs économiques de chaque région, comme la foresterie, la construction et les pêcheries. « Nous souhaitons que ces jeunes puissent retourner dans leurs communautés avec des compétences technologiques qui les rendront autonomes et contribueront au développement économique régional », explique Céline.

L’objectif est clair : créer des résultats gagnants-gagnants pour les jeunes, les communautés et l’économie du Québec.

En conclusion, le CIPP est bien plus qu’un centre d’innovation. C’est un lieu où les jeunes autochtones redécouvrent leur potentiel, où l’innovation technologique se marie avec la culture et où la réconciliation devient une réalité concrète. Le modèle du CIPP inspire et ouvre la voie à un avenir où l’inclusion et l’innovation iront de pair pour transformer positivement nos sociétés.

Pour en savoir plus sur le CIPP : Le CIPP – Centre d’Innovation des Premiers Peuples

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